Le président du CJE condamne «l’échec considérable de la justice» dans l’affaire Sarah Halimi

(Bruxelles, le lundi 19 avril 2021) – Le président du Congrès Juif Européen (CJE), Dr Moshe Kantor, a vivement critiqué l’arrêt de la Cour de Cassation française, la plus haute juridiction du pays, dans l’affaire du meurtre de Sarah Halimi, médecin et institutrice juive de 65 ans.

La Cour a jugé que Kobili Traoré, qui, le 4 avril 2017, a fait irruption dans l’appartement de Mme Halimi à Paris, l’a battue, torturée et jetée par la fenêtre entrainant sa mort, ne pouvait être tenu pénalement responsable.

Pour la Cour, M. Traoré a été pris d’une “bouffée délirante aiguë” déclenchée par la consommation régulière de cannabis, à la suite de laquelle il ne faisait «aucun doute qu’il ne pouvait plus être tenu pour maître de ses actes.»

«Il s’agit d’un échec considérable du système judiciaire français et d’un dangereux précédent pour l’État de droit et pour l’ensemble de la société, avec des conséquences potentielles pour toute l’Europe», a déclaré le Dr Kantor.

«Non seulement un dangereux criminel récidiviste sera bientôt en liberté, mais en plus, en déclarant que l’usage illégal de drogues est un facteur d’exonération dans un crime haineux violent, le tribunal a effectivement accordé une carte de sortie de prison à tous les auteurs potentiels d’actes similaires», a ajouté Moshe Kantor. 

Après avoir ôté la vie à Sarah Halimi, Kobili Traoré a été surpris par des témoins en train de crier : «Allahu Akbar, j’ai tué le démon !». M. Traoré a déclaré qu’il s’était senti «oppressé» à la vue d’une Torah dans la maison de sa victime.

«Si la Cour a finalement établi que la motivation antisémite de l’auteur était indiscutable, elle a fait preuve d’un manque de courage et de perspicacité stupéfiant en ne la considérant pas comme l’élément essentiel de cette affaire, contrairement à sa consommation de cannabis», a ajouté le Dr Kantor.

Pour reprendre les mots de Francis Kalifat, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), «la Cour de Cassation prive définitivement la famille de Sarah Halimi d’un procès indispensable à son travail de deuil mais aussi la France toute entière d’un nécessaire procès de l’antisémitisme».

«Nous nous joignons à la communauté juive de France et au président Emmanuel Macron pour demander à l’Assemblée nationale de modifier les dispositions légales pertinentes concernant la responsabilité pénale et d’empêcher que ce déni de justice ne se reproduise pour quiconque», a poursuivi le président du CJE.

«Les communautés juives d’Europe tiennent à exprimer leur solidarité avec la famille Halimi face à cette épreuve prolongée et douloureuse. Les avocats de la famille ont déclaré qu’ils allaient porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme, où nous l’espérons, ils pourront enfin trouver justice», a conclu le Dr Kantor.

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